Aide à la création - Cat. ENCOURAGEMENTS (automne 2011)
De l'Iran à la Russie ou aux Etats-Unis, le monde nous offre une merveilleuse diversité d'oppressions et de sociétés parfaites où pèse la dictature de la norme. C'est dans une ville syncrétique qui les réunit toutes que vacille l'existence de personnages de laboratoire, révolutionnaires, lâches, amants ou pères de famille, qui se confrontent à l'ordre des choses. Mais on y cherche en vain l'héroïsme des grands soulèvements : chaque révolte a son égoïsme, et chacune a son échec privé.
Zayanderud prend pour pilier une famille qui fut ordinaire, écartelée par les révolutions de ses membres : Dea, la mère, qui a suivi son amant dans les manifestations populaires et y a disparu, Saba, le fils dont l'idéalisme est devenu destruction, Eve, sa soeur, qui cherche à faire vivre un mariage absurde et un enfant monstrueux, Jean, leur père, qui ne voit plus dans le monde que le reflet de ses propres funérailles. En face d'eux, Wayne, enthousiaste d'ordre et de violence, ordonne la pièce et la commente, sans véritablement la maitriser.
Zayanderud n'est pas une pièce politique. Aucun personnage ne parvient à faire de lui-même un modèle, aucune voie ne se dessine vers la liberté, car la liberté est forte et elle tue. Mais comme sur la terre, on y explore les cent façons de parvenir à l'échec, de la drogue à l'amour, à la prostitution qui est amour aussi ou au meurtre, et chaque échec est en un sens une vérité plus puissante que la victoire.
Personnage(s)
- femme(s) : 3
- homme(s) : 7